Bien-être au travail & performance
Mettons nous d’accord sur les termes, le bien-être au travail ce n’est pas juste de la sympathie. Quand on parle de bien-être au travail cela n’exclut pas la possibilité de l’associer à une recherche de rentabilité pour l’entreprise.
Parlons peu, parlons pragmatique et mettons de côté la bienséance qui s’est nouée depuis quelques temps au tour du terme « bien-être ».
Qu’entendons-nous alors par bien-être au travail ?
Si on prend la définition officielle de l’OMS, le bien-être au travail représente « un état d’esprit caractérisé par une harmonie satisfaisante entre d’un côté les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleurs et de l’autre les contraintes et les possibilités du milieu du travail ».
En d’autres termes, on pourrait résumer le bien-être au travail, ou la qualité de vie au travail, comme un ensemble de moyen mis en place pour assurer la satisfaction et la performance de ses collaborateurs.
Cette notion sous entend donc une implication réciproque des deux parties, collaborateurs et entreprise, pour atteindre le seuil suffisant pour en ressentir les effets positifs, ou d’éviter les risques associés.
On ne va pas se mentir, selon votre modèle économique et le niveau de marge qu’il dégage, vous serez plus ou moins à même d’apporter un panel profond de bien-être pour vos collaborateurs. Il est certain qu’avec une marge économique plus faible, vous irez moins loin dans cette recherche.
Mais pas de panique, les principaux leviers d’actions à mobiliser pour atteindre vos objectifs de performance ne sont pas consommateur de cash.
Les raisons défensives d’assurer le bien-être au travail
Quand on parle de performance au travail, vous avez sûrement deux indicateurs en tête : l’absentéisme et le turnover.
Passez de la théorie à la pratique
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Améliorer le bien-être au travail pour limiter l’absentéisme
Limiter l’absentéisme revient donc très concrètement à augmenter le temps de travail de vos collaborateurs sur l’année. Il existe différentes raisons qui justifient l’absentéisme. Et c’est souvent lié à des risques psychosociaux. Attention, vos collaborateurs n’ont pas besoin d’être en burnout pour que leur absentéisme soit lié à ce genre de risques.
Prenons un exemple assez simple. Votre collaborateur a le covid et a de légers symptômes. S’il se sent bien dans votre entreprise et dans son job, il ne va pas forcément demander un arrêt maladie et va vous proposer de bosser depuis chez lui. Ou du moins il va voir avec vous comment il peut organiser son temps s’il ne peut pas se déplacer. À l’inverse, un collaborateur moins impliqué n’hésitera pas à poser plusieurs jours.
Si on prend quelques chiffres, en 2021, la moyenne annuelle d’absence en France était de 23,6 jours par salarié. Si on le ramène à une échelle de travail, cela représente plus d’1 mois de travail effectif par personne. Et si vous avez une trentaine de collaborateurs, cela représente 708 jours homme, soit 35 mois !
En termes de coût, l’absentéisme représente 3,3% en moyenne de votre masse salariale. Et vous pouvez noter que 91% des arrêts ont pour motif « une maladie ordinaire ».
Favoriser une meilleure qualité de vie au travail vous permettra d’augmenter le nombre de jours effectif et de diminuer les coûts associés à un salarié absent.
Agir sur le bien-être au travail aura donc une conséquence directe sur la performance de votre entreprise.
Bien qu’il sera impossible de faire tomber ce nombre de jours à zéro, en mettant en place des actions adaptées – on reviendra sur les méthodes juste après – vous pouvez rapidement réduire votre taux d’absentéisme jusqu’à 30%.
Améliorer le bien-être au travail pour augmenter la durée de vie des collaborateurs
Réduire le turnover est un enjeu important pour toute entreprise. Augmenter la qualité de vie au travail va par cascade limiter la vitesse à laquelle vos collaborateurs partent.
Pour pouvoir agir dessus, soyons au clair sur les causes de départ. Les causes principales sont l’environnement de travail, que ce soit les mauvaises relations managériales, une exclusion au sein du groupe, les missions liées au job ou encore la rémunération.
Pour le dernier élément, c’est rarement une raison intrinsèque, à moins que votre collaborateur reçoive une proposition de contrat avec une augmentation de 30 k€. Dans ce cas, vous n’aurez pas les moyens de le retenir et il faut accepter qu’il commence une nouvelle aventure. Dans tous les cas, la rémunération n’est pas un facteur de motivation, mais bien plus un facteur de démotivation si elle n’est pas cohérente.
Pour avoir plus de visibilité sur les leviers de motivation de vos collaborateurs et ce qui peut les pousser à quitter votre entreprise, consultez cet excellent article Fidéliser votre collaborateur avec 4 Leviers de Motivation.
Avec un turnover moyen à 11%, le départ d’un collaborateur représente un coût à l’entreprise entre la moitié et le triple de son salaire annuel.
Augmenter le bien-être au travail limitera le nombre de départ et diminuera les coûts de départs associés (recrutement, remplacement et formation).
Les raisons offensives d’assurer le bien-être au travail
Avançons encore un peu dans la réflexion. La performance ne se limite pas à vouloir réduire des comportements qui ont un impact négatif sur la boite. Le bien-être au travail peut également générer des comportements qui ont des conséquences positives sur votre performance.
Améliorer le bien-être au travail pour créer de l’engagement
On fait généralement l’amalgame « faire des heures = être productif ». C’est un raccourci de pensée assez fréquent qu’un manager ou un collaborateur peut faire. Or, faire du volume ne signifie pas systématiquement faire de la qualité ou de l’efficience.
On connait tous un ou deux collaborateurs qui passent plus de 25 minutes à la pause café ou autour du babyfoot. Ils vont effectivement passer plus de temps physiquement dans les locaux, mais vouloir faire des pauses à rallonge n’est pas synonyme d’implication ou d’engagement. En fait, c’est plutôt l’inverse.
Des collaborateurs engagés, c’est-à-dire qui ressentent du bien-être au travail, seront à l’inverse plus à courir partout pour réussir un projet plutôt que de profiter du dernier fauteuil massant que vous avez installé. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas surveiller les heures de vos collaborateurs, cela reste un indicateur qui donne une tendance.
Améliorer le bien-être au travail augmentera donc l’intensité du travail fourni par vos collaborateurs.
Bénéficier d’un tel cadre crée un sentiment d’appartenance qui a des répercussions positives sur le bien être de vos employés et de leur performance.
Améliorer le bien-être au travail pour favoriser l’innovation
Dans un environnement qui promeut le bien-être au travail, vos collaborateurs rencontrent beaucoup moins d’irritants que dans une autre structure. Et sans des irritants comme des non-dits, un problème de communication ou organisationnel, vos collaborateurs seront beaucoup plus prédisposés à garder leur cerveau ouvert pour améliorer leur et votre quotidien.
Ne pas être concentré sur des irritants permet aussi d’être plus à l’écoute des problèmes rencontrés par des collègues et vouloir leur apporter des solutions. C’est dans ce genre de sphère dynamique que des idées fusent et que l’innovation commence.
Bien sûr il faut avoir conscience du dogme de l’intelligence collective. En groupe nos comportements changent et cela peut altérer ou modifier nos prises de décision.
Le bien-être au travail ne peut pas être la seule source d’innovation au sein de votre entreprise, même si elle apporte un cadre favorable.
Améliorer le bien-être au travail pour mettre en place une agilité organisationnelle
Ce qui est sûr, c’est qu’avec des collaborateurs engagés vous arriverez mieux et plus rapidement à faire face à des aléas.
Instaurer un cadre de qualité de vie au travail implique forcément une plus grande capacité et agilité organisationnelle.
Réfléchissons à l’envers. Face à un changement organisationnel ou à un imprévu qui survient lors d’un projet, un salarié peu engagé vous dira que ce n’est pas son périmètre d’actions, et la discussion s’arrêtera là. Là, où un collaborateur engagé aura l’agilité de réorganiser son planning et prendre du temps pour contribuer au projet, même si cela sort de son expertise première ou qu’il n’était de base pas partie intégrante du projet.
C’est à travers toutes ces dimensions qu’il faut donc penser lorsque vous agissez sur le bien-être au travail de vos collaborateurs.
Quels sont les composants du bien-être au travail ? Comment le mettre en place ?
Revenons un instant sur les composants du bien-être au travail. Voyons ensemble quels sont les 5 principaux leviers vous devez actionner pour générer du bien-être au travail et atteindre cet objectif de performance qu’on a vu juste avant.
- La rémunération
C’est surement le premier levier auquel vous avez pensé. Comme on l’a dit, pour nous, ce n’est pas réellement un facteur de motivation. En revanche cela peut devenir un facteur de démotivation important notamment si vous payez vos collaborateurs en dessous du marché.
Le fait de « gagner sa vie » répond à des besoins physiologiques de base que Maslow a placé tout en bas de sa pyramide. Donc, par la force logique des choses, oui la rémunération rentre en compte dans la qualité de vie au travail.
- La fierté d’appartenance
Il y a 2 notions phares derrière le fait d’être fier de ce que vous faîtes : la cohérence de vos missions par rapport à votre valeur ajoutée et la reconnaissance positive qu’on vous apporte.
Votre collaborateur a non seulement le sentiment d’être utile et en plus d’être reconnu pour ça. Cela passe par différents moyens managériaux : fixer des objectifs clairs, allouer des moyens, faire des feedbacks, etc.
La reconnaissance est donc intrinsèquement liée au niveau d’engagement de vos collaborateurs et également de leur durée de vie au sein de votre entreprise.
- La bienveillance des équipes managériales
L’implication du manager vis-à-vis de ses collaborateurs est également essentiel pour générer du bien-être au travail.
Avoir un manager disponible et qui fait le lien avec ses équipes que ce soit à travers des points de suivis ou des petits coups de boost informel, cela facilite largement la coopération positive et élimine les différents irritants qui peuvent exister au sein d’un groupe.
- L’utilité finale du projet d’entreprise
Se reconnaitre au travers la mission de l’entreprise et du sens que cela génère à travers ses missions est un élément qui améliore également considérablement la qualité de vie au travail. Pour cela, à vous d’apporter cette visibilité sur les projets d’entreprise pour intégrer au mieux vos collaborateurs.
Avoir un projet commun fédère et crée une communauté. Vos collaborateurs resteront généralement plus longtemps s’ils ont envie de participer à ce projet commun.
- La cohérence globale
On entend par là une sorte de fil rouge qui crée une cohérence globale à tous les niveaux. Que ce soit au niveau du sens, de la mission d’entreprise, des vocations, des valeurs ou de la culture d’entreprise.
Ce qui est important à ce stade c’est la compréhension que vos collaborateurs ont à chaque niveau. Une incompréhension peut générer une injustice. Et une injustice est généralement un moteur très fort pour créer un mouvement de revendication et de révolte.
Qui sont les acteurs de l’amélioration du bien-être au travail ?
Maintenant que vous identifiez le bien-être au travail comme un facteur de performance de vos collaborateurs, qui doit/peut contribuer à sa mise en place ?
La qualité de vie au travail va principalement être incarnée par 2 acteurs :
- L’entreprise
- Le manager
Le rôle de l’entreprise va agir notamment autour de la cohérence organisationnelle. C’est elle, en tant que personne morale, qui va définir ou décider de transformer le système en place. Elle doit donc formaliser un projet stratégique claire et durable (mission, ambition, valeurs, culture d’entreprise) pour le délivrer à ses collaborateurs.
La déclinaison de ce projet dans l’organisation (entité, service, BU) et dans les processus & méthodes permet de délimiter un cadre. Ce garant moral a le pouvoir de garantir la qualité de vie au travail de vos collaborateurs.
C’est donc le rôle de l’entreprise de devoir définir et transmettre ces référentiels qui donne un bon niveau de visibilité et qui renforce par conséquent la potentialité d’adhésion des collaborateurs à ce projet collectif.
Le rôle du manager dans le bien-être au travail est clé. Le middle management est un rouage essentiel entre le projet stratégique et sa matérialisation au quotidien, dans l’action terrain, comme dans les interactions humaines. C’est lui qui sera au cœur des événements et qui devra gérer les éléments en front comme en back. Il apporte ainsi l’agilité nécessaire à tout ce système ordonné.
Il peut agir sur la gestion des tensions voire des conflits pour éviter un climat d’insécurité, il est le dépositaire de l’évaluation et donc de la reconnaissance de la valeur du travail du collaborateur, il agit par de la formation ou des choix de délégation d’activité sur le développement personnel de ses collaborateurs.…
Bref, le manager a ce rôle central et prédominant pour assurer le bien-être au travail collectif.
Toutes les actions menées par le manager aura donc un impact direct sur ses équipes, qui se fera ressentir directement sur leur implication et leur capacité d’agilité.
Et petit astuce si vous voulez vous lancez dans l’amélioration du bien-être au travail dans votre entreprise ? Commencez par l’intégration de votre collaborateur ! Même si c’est un travail de fond à faire au quotidien, la première approche, la 1ère image que vous allez fournir à votre collaborateur est essentiel. Donc soignez votre processus d’intégration. Si vous voulez creuser un peu plus le sujet, découvrez le projet d’une PME qui a revu entièrement son processus d’intégration pour générer et manager le bien-être au travail de ses collaborateurs tout en diminuant son turnover.
Conclusion sur le bien-être au travail
Il existe donc plein de plan d’actions pour générer du bien-être au travail. Au-delà des méthodes, ne perdez pas de vue que votre objectif reste d’augmenter la performance de vos équipes.
Au même niveau qu’une équipe sportive qui va faire une sortie « loisir », l’objectif n’est pas juste de renforcer le lien collectif, mais bien de gagner le gros match qui arrive. Et gagner passe par cette volonté de créer un esprit d’équipe où chacun comprend le sens de son action et de son poste.
Il est évident que dans certains contextes, il est plus facile de laisser faire le chaos (management par la peur, processus très hiérarchique et réglementé) pour être performant. Mais soyons d’accord vivre dans un milieu où les gens sont heureux et ont envie de s’impliquer cela devrait être une quête.
Devenez donc le garant du bien-être au travail de vos collaborateurs. Et si vous n’avez pas encore de manager qui peut incarner ce rôle, faites en votre prochaine priorité en vous appuyant sur une solution premium pour assurer votre recrutement stratégique.